Il y a un peu
plus d’un an, je prenais la décision d’ouvrir un blog, afin de rassembler dans
une même enveloppe, et de rendre
publiques, deux séries de textes : les Contes Psychanalytiques et les
Chroniques de Bistrot.
C’est la lecture du très beau livre de Georges Didi-Huberman, « Survivance des Lucioles » [1] qui m’a convaincue que ces deux séries de textes avaient à vivre ensemble. Ces récits relèvent bien de ce qu’il nomme des « lucioles », des « parcelles d’humanité, le désir indestructible » [2].
Les Contes
Psychanalytiques existaient déjà depuis un moment. Ils étaient presque achevés. Il s’agissait de petites histoires
partagées avec des enfants, mais aussi avec des collègues, petits événements
institutionnels qui auraient pu passer inaperçus, fantaisies à l'occasion
de Journées d'Étude [3]. Ils avaient été écrits de la fin des années 80 jusqu'à
l'année de mon départ à la retraite, en 2007.
Les Chroniques de Bistrot, elles, étaient nées en 2005, lors de ma
rencontre avec un certain Jésus, qui fréquentait un bistrot où je me rendais chaque
matin avant de démarrer ma journée. Restée en suspens, cette petite chronique,
« Le Trio », en attendait d’autres. Ce 14 juillet 2011, deux autres
chroniques voyaient le jour. D'autres ne tarderaient pas à suivre.
Une autre page est née il
y a quelques mois. Me venaient souvent à l’esprit des récits ou des réflexions,
qui ne relevaient ni des Chroniques de Bistrot, ni des Contes Psychanalytiques,
et qui, pour autant me semblaient appartenir à ce champ des
« Lucioles », témoignages à un titre ou un autre de minuscules
parcelles de vie, qui ne prennent relief et couleur que de leur récit à
quelqu’un. Je l’ai appelée « La Part des Anges ».
La part des Anges est la partie du volume d'un alcool qui s'évapore pendant son vieillissement en fût. Tout comme l’alcool, nos souvenirs
comportent cette part volatile, une part incontournable. Mais une autre part
peut aussi s’envoler faute d’avoir été remarquée, et racontée. C’est de cette
Part des Anges là qu’il s’agira ici, ce que j’ai appelé ailleurs, empruntant le terme à Georges Didi-Huberman, des Lucioles.
Des images ont peu à peu pris place dans ces pages. Tout comme les textes, elles n’ont pas
de prétention artistique. Trouvailles croisées en chemin pour certaines d’entre
elles, simple amusement
photographique pour d’autres, parcours entre ombre et lumière, entre flous et lueurs.
Françoise Tomeno
24 novembre 2012
Françoise Tomeno
24 novembre 2012
[1] Survivance des Lucioles, Georges Didi-Huberman, Paradoxes, Les Éditions de Minuit, mars 2010
[2] Pour en savoir plus sur ce qui m’a animée après la lecture du livre de Georges Didi-Huberman, lire sur ce même blog le texte « Lucioles ».
[3] Chacun a fait l’objet d’une communication, en particulier lors des Journées d’Étude de l’ALFPHV, Association de Langue Française des Psychologues spécialisés pour Personnes Handicapées Visuelles, association chère à mon cœur (communications publiées dans les Actes), ou d’une publication dans des revues (Cahiers de l'EPIC, Revue "Institutions").